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 Démarches & Recherches  

D’abord l’imagination se projette dans une intuition qui vient s’échouer dans la ou les matières, une ébauche sans contours précis …

 

Ce premier élan peut rester ainsi pendant longtemps non abouti, même si il évolue par à coup, à chaque nouvelle visite. Un jour il se transforme parce que physiquement je fini par palper et prendre à pleine main, à bras le corps la matière brute, la parcourir et l’écouter: car la matière parle …

Dans chaque pain de terre, au sein de chaque bille de bois ou morceau de métal existent des « veines », un « cœur » qui guident et imposent à la main ou l’outil qui la forme, la déforme, l’entaille ou la détourne, ses exigences propres.

Cette exploration primaire, tous mes sens aux aguets, est une confrontation essentielle qui donne naissance à la création propre : au sein de la matière, le volume éclate, dont les visions ont habité, hanté ma pensée, jusqu’à imposer leur volonté de naître.

 

C’est un processus lent, où se construit une « nécessité » qui va s’habiller progressivement de volumes, de traits, de couleurs, de lumière et de contraste, et qui interroge en permanence mes  émotions les plus primaires à travers mes yeux, mes mains …

 

Cette « nécessité » c’est ce besoin profond d’échapper à la pensée qui ouvre les chemins de la création, qui force et détourne ma volonté pour faire naitre de mes mains sa propre finalité.

 

Parfois la confrontation est « rude », brutale, ce sont des coups frappés dans la matière, qui projettent des éclats violents : les étincelles de l’arc électrique, la batte qui frappe la terre pour l’assouplir, le ciseau que le maillet enfonce dans le bois qui se déchire en copeaux …

 

C’est un rapport très primitif, bestial, un combat qu’on ne gagne pas toujours : ainsi 

 

 

 

l’atelier est-il rempli d’esquisses, de formes non abouties, où le combat inégal s’est terminé au profit de la matière brute qui a repoussé l’artiste épuisé, vidé.

 

Ces instants sont un immense plaisir, qui se transforme en rage quand le combat est perdu …

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